Demandez à qui profite-t-elle ?
Des amis ouzbeks me signalent de Tachkent la publication sur un site russe (ou ukrainien ?) www.profi-forex.org, d’un long article consacré en apparence aux aventures, autant affairistes et quelque peu rocambolesques, d’un ensemble d’œuvres d’art ouzbeks qui auraient été tout récemment trouvées au domicile genevois de Goulnara Karimova, la fille de président ouzbek Islam Karimov. « Trésors nationaux », dit-on, dérobées (?) des collections publiques de ce pays (?).
www.profi-forex.org/
M’étant quelque peu promené sur l’Internet, j’ai appris par la suite que Goulnara Karimova dont j’ignorais à ce jour les activités flamboyantes et encore plus la sulfureuse réputation internationale fut tout récemment l’objet d’un chapelet de spéculations médiatiques à l’odeur de scandale… Vraies ou fausses les informations diffusées sur Internet frisent l’affabulation la plus échevelée. Mais dans la perspective de l’argument que je me propose de développer ici ceci me semble de peu d’importance. D’autant plus que, contrairement à ce que prétend l’article auquel je me réfère, je n’ai jamais eu l’occasion de faire la connaissance de Goulnara Karimova, je n’ai eu aucun contact de près ni de loin avec elle, en Ouzbékistan ou ailleurs.
À première vue, le sujet principal de l’article semblerait être le sort d’une « soixantaine de peintures d’artistes ouzbeks » contemporains, dont les noms ne me sont pas tous, et de loin, familiers. Je ne me suis jamais prévalu de pareils intérêts ou connaissances… Les peintures en question auraient été trouvées à Genève au domicile suisse (elle en a plein d’autres, les uns plus exotiques que les autres) de Goulnar Karimova et, certaines parmi ces œuvres d’art « de grande valeur » (sic !) » auraient été par la suite transportées « illégalement » en Belgique.
Soudainement au deux tiers de cette saga fantasque on apprend que moi, « Andréi Nakov, historien de l’art de Paris », j’aurais été associé au « vol » de cette soixantaine d’œuvres provenant de quelque « musée national » (ouzbek). On y lit que j’aurais été « arrêté par l’Interpol » (mot magique !) « avec 10 tableaux à la frontière belge » (je ne savais pas que cette « frontière » existe toujours ! Soit).
Tous ces faits n’étant que pure fantaisie, car ils ne répondent ni de près ni de loin à quel que vérité que ce soit, je demande à qui profite ce mensonge? Qui veut se servir de cette calomnie et dans quel but ?
Il ne faut pas s’impatienter : on ne manquera pas de l’apprendre, et probablement bientôt, car de pareilles manipulations ont toujours un but.
Évidemment la « source » des informations se doit de rester « anonyme » (voyons !).
Si ce site n’obtempère pas à mon injonction de publier un démenti formel et persisterait à diffuser de pareilles « révélations » calomnieuses il serait indispensable qu’on dévoile au moins la source de ces élucubrations.
J’ajouterais de surcroit que l’Interpol n’a pas la capacité « d’arrêter » qui que ce soit à quelle que soit frontière, vraie ou imaginée, car cette institution n’est qu’une courroie de transmission, destinée à faciliter la circulation internationale d’informations, une sorte de boîte postale facilitant l’entraide de différentes polices nationales. Il est en conséquence clair dans le cas de l’article que je vise ici il s’agit d’une fabrication de bas étage, diffamation destinée à créer des vagues de la plus vile espèce, en un seul mot d’impressionner à bas prix un public que l’on espère grandement ignorant. Ceci selon l’adage « plus c’est gros, plus ça passe… »
La mention avec les seules initiales de certains parmi mes amis de Tachkent et qui de ce fait sont reconnaissable sur place et l’orchestration médiatique de cette calomnie qui fut rapidement reprise par plusieurs sites uzbeks et russes pourrait indiquer qu’il s’agirait d’une entreprise de diffamation destinée à salir au-delà de moi-même la réputation d’autres personnes qui dès le début des années 2000 ont ouvert à Tachkent la voie d’un art contemporain libre et international, authentique et inventif , un art et une pensée mis au service de certaines idées généreuses et novatrices. J’ai participé à cet effort dans la limite de mes prérogatives de Président de la Biennale de Tachkent en 2003 et 2005, entreprise qui par la suite s’est enlisée dans une routine ringarde. Pour tout dire j’ai assisté impuissant, moi et certains parmi mes amis, à une évolution qui à mon avis était de mauvais augure. Considérant que l’entreprise telle que conduite au cours des années 2000-2005 a perdu son âme je me suis alors retiré de la Biennale de Tachkent..
S’agit-il dans ce cas de salir l’ensemble des efforts destinés à rapprocher l‘Ouzbékistan de la scène artistique mondiale, de ses réussites qui ont conduit certains parmi ses lauréats jusqu’à la Biennale de Venise ? De liquider la mémoire des Biennales précédentes ? Ce jusqu’en maquiller totalement le souvenir ? C’est à craindre.
Les basses pratiques diffamatoires, manipulations médiatiques particulièrement primitives, employées dans ce but rappellent d’autres temps de sinistre mémoire.
Je signalerais dans ce contexte que dès le début de mon action en défense de l’œuvre d’Alexandra Exter (contestation de l’exposition « Alexandra Exter et ses amis » de Tours, mars 2009) des attaques diffamatoires aux arguments répugnants, accusations inventées dans ce cas aussi de toute pièce, ont été propulsées sur Internet. Un site « scandaleux » à la domiciliation obscure (russe, ukrainienne, US ?) a été rapidement créé uniquement dans le seul but de me calomnier.
L’activité de cette poubelle médiatique a duré plusieurs années (deux ? trois ?). Serait-ce le cas de nouveau ?
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